
Un petit conseil pour les futures entrepreneuses? (Celui que tu aurais aimé recevoir / le meilleur que tu as reçu.)
Le meilleur conseil que j'ai reçu vient d'une femme que j'admire beaucoup et qui m'a dit ,il y a 3 ans sur un marché, car je lui faisais part de mon inquiétude face à toute la concurrence qui arrivait dans mon activité : " Regarde devant toi, ne te compare pas aux autres, et va de l'avant car il n'y a personne qui a ton charisme et ton histoire, crois en toi, tu es la seule à connaitre les coulisses de ton activité et les difficultés que tu as rencontrée, alors retrousse tes manches, tout ceci n'est qu'un grand jeu et la concurrence en fait partie! Souris à la vie et à ton prochain, qu'on se rappelle de toi comme une femme entrepreneuse au grand cœur et non comme une vipère à longue langue " C'est mon leitmotiv, et ce qui fait que je kiff mon métier et ma liberté d'indépendante!!
Peux-tu te présenter en quelques mots et nous parler de ton activité ?
Nathalie, 40 ans, mariée, mère de deux enfants à temps plein et d'une grande le weekend, graduée en communication et gestion d’entreprise et licenciée en médiation familiale. Epicurienne, fonceuse, battante, amoureuse de la vie et de la terre, mon parcours fut jalonné de nouvelles expériences, évoluant au fil de mon cheminement personnel. Avec mon diplôme de communication en poche, j’ai débuté ma carrière en tant que déléguée médical durant 8 ans, dans un cadre professionnel confortable, où je gagnais très bien ma vie et je ne me posais pas trop de question. La perte de mon frère unique, à l'aube de mes 30 ans, à fait basculer mon petit bonhomme de chemin et j’ai décidée d’emprunter des sentiers un peu plus sinueux, d’abord afin d’explorer mon âme, de me connecté avec d’autres énergies afin de comprendre ma destinée sur terre. C’est là que j’ai commencée a me réorienter et me formant au technique d’écoute, de gestion de conflit de communication non violente et non verbale et ensuite en apprenant le pardon afin de passer au delà de toutes les souffrances et repartir vers l’avant.
J’ai errée quelques années avant de trouver un chemin moins tordu, et c’est la rencontre avec à mon mari et la naissance de mes enfants, qui m’ont permis de me stabiliser et enfin trouver ma voie. Je suis devenue savonnière en 2015 et créatrice d’une gamme de cosmétique à base de beurre de karité issu du pays de mon mari : Le Bénin!
Rien à voir avec ma formation de base et pourtant sans tout ce parcours, je ne serai pas l'entrepreneuse que je suis aujourd'hui !
Mais quelle idée " Savonnière" , je vois encore la tête de mes parents en 2014 quand je leur annonce mon projet! L'élément déclencheur de cette reconversion c'est la naissance de nos enfants, un mode de vie beaucoup plus sain, un besoin d’être en accord avec mes convictions, respect de la terre et de ses trésors, un fils ayant de l’eczéma à la naissance, ayant travaillé dans le domaine des allergies, je voulais lui éviter les traitements chimiques et les produits aux compositions douteuses avec un nombre incalculable d’ingrédients issus de la filière pétrochimiques. J’utilisais le beurre de karité brut pour l’hydrater, mon mari Wassi ne jurant que par cette magnifique matière première pour nourrir sa peau sèche. J’ai commencée à m’intéresser à toutes ses vertus, c’est de cette manière que je me suis rendue compte que le beurre de karité était riche en insaponifiable, ce qui en faisait une matière première très prisé en savonnerie, ou il apporte dureté mais surtout une grande partie de ces actifs qui ne sont pas transformé par le processus de fabrication !!! C’est là que je suis tombée dedans, j’ai testé une recette de savon assez simple, j’ai adoré créer et j’ai décidé de partir me former en France, à mon retour, Wassi est parti dans son pays, à la rencontre de la petite coopérative avec laquelle on travaille depuis 2015
Quels ont été le.s plus gros challenge.s que tu as rencontré sur ton parcours? As-tu ressenti ou fais face à des obstacles/préjugés, étant Femme?
Waouw la liste est longue, l'entreprenariat en lui même est un sacré challenge, créer le pont entre la coopérative béninoise et notre atelier ici, la différence de mentalité et de culture, la mise en place et la mise aux normes de tout cela! çà n'a pas été évident. Les préjugés aussi, croire que parce que on travaille chez soi, on est disponible pour les autres quand ils sont en congé !! çà c'est un grand classique, mais a part cela, je ne peux pas dire que j'ai des difficultés ou subi des préjugés car je suis une femme! Au contraire, c'est notre force et quand je vois les préjugés que subi mon mari parce qu'il est noir, là on est a un autre niveau ! Maintenant, nous sommes un tellement beau cliché, un noir et une blonde, qu'on en joue et qu'on arrive a déstabiliser les gens si on ressent des préjugés à notre encontre !! Mais pour ma part, les plus gros obstacles auxquels on doit faire face, ce sont nos propres barrières dans nos têtes et les limites dans nos cœurs, nous sommes nos pires ennemis !
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